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Consommation occasionnelle de cocaïne et problèmes somatiques

Monsieur M. est âgé de 35 ans ; il a consulté pour la première fois il y a 8 ans. Aujourd’hui, il se plaint de troubles cardiaques sous forme de tachycardies. Il évoque aussi le fait qu’il souhaite effectuer des tests urinaires réguliers. Lors d’un contrôle pour excès de vitesse, il a en effet été incriminé pour usage de drogues. Il consomme occasionnellement de la cocaïne depuis des années, en sniffant, principalement le week-end.
Dans le statut somatique, le pouls, la pression et l’ECG sont sans particularité.

Que faut-il savoir ?

  • Les usagers occasionnels de cocaïne ressentent plutôt des effets positifs (sensations enivrantes d’énergie et de bonheur) et rarement des aspects plus pénibles (agitation intérieure, troubles du sommeil, irritabilité, paranoïa, dépression). En général, la dose de cocaïne absorbée à chaque occasion reste stable, c’est plutôt la fréquence qui peut augmenter. Le manque d’argent régule la consommation à la baisse. Plus le quotidien est normal et régulier, moins il y a de risque de dépendance. Le plaisir, l’environnement et le stress (au travail par exemple) sont des facteurs déterminants.
  • Il est possible de consommer de la cocaïne occasionnellement, sans conséquences graves (sanitaires, sociales). Il faut différentier les personnes qui consomment occasionnellement, celles qui sont dépendantes ou dont l’usage est fortement nuisible et celles qui consomment à la fois l’héroïne et la cocaïne. 
  • Lorsque les patientes et les patients décrivent un effet plutôt apaisant de la cocaïne, envisager un TDHA (trouble de l’attention chez l’adulte, avec ou sans hyperactivité)
  • Aborder également la question de la consommation d’alcool qui a souvent un effet déclencheur.

Que pouvez-vous faire pour cette personne ?

  • Par rapport aux problèmes somatiques : informer Monsieur M. des effets secondaires éventuels de la cocaïne. Tachycardie, agitation intérieure, angoisse, et plus rarement paranoïa peuvent survenir. Rarement également (y compris chez des personnes jeunes), la cocaïne peut provoquer un infarctus. La fumée et surtout l’injection sont plus nocives (afflux rapide de la substance dans les organes, état dépressif plus fréquent et plus drastique, dépendance plus fréquente). La dose de cocaïne elle-même semble jouer un rôle plutôt accessoire.
  • Faire un statut somatique comme pour toute personne avec des problèmes cardiaques (hypertension artérielle ? Maladies coronarienne ?)
  • Disposition à faire les tests de détection urinaires ? Si oui, planifiez des rendez-vous réguliers, demandez à voir la mesure prescrite par le service des automobiles et déterminez la fréquence et la période pendant laquelle les contrôles sont nécessaires. Un suivi par un service spécialisé peut également être indiqué, selon la mesure prescrite par le service des automobiles.
  • Clarifiez avec Monsieur M. le besoin d’un suivi spécialisé. Cela devrait être le cas au plus tard après un deuxième test positif. Insistez en tant que médecin.
  • Les consommatrices et consommateurs de cocaïne exclusivement répondent plus favorablement à des modalités de traitement très structurées (conditions cadres particulières, mesures spécifiques, implication des proches, suivi psychiatrique et somatique, interventions éducatives). Des informations sont disponibles auprès des centres spécialisés de votre région.
  • D’autres informations figurent dans les différentes rubriques du site Internet. N’hésitez pas non plus à faire appel à notre service de conseils médicaux en ligne : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

 

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